Les documents figurés de l’ancien monde celtique donnent des images, des représentations du corps humain, plus ou moins chargées d’éléments symboliques, voire constituées autour de significations évocatoires, religieuses, très souvent énigmatiques. Les textes des écrivains classiques offrent quelques pistes à l’interprétation. Mais si l’on tente d’approcher les notions sous-jacentes propres au monde celtique avant son effacement, on peut aussi se tourner vers les témoignages traditionnels, vers les textes que la Celtique insulaire des Gaëls et des Brittons a couchés par écrit après une longue transmission orale. La confrontation avec les enquêtes de l’archéologie s’est avérée fructueuse, comme l’a rappelé le Pr. V. Kruta.
Philippe Jouët s’attachera à retrouver, à travers des documents surtout mythologiques, ce qui dans la description même, dans l’imagerie des corps, dit plus que la littéralité et donne accès à des notions, à des conceptions, voire à des doctrine, que l’on peut situer à des strates diverses de l’histoire culturelle : portraits lumineux des déesses et héroïnes issues des Aurores indo-européennes ; symbolique cosmique, psychologique et sociale des couleurs ; corrélations entre le portrait des personnages, leurs fonctions et l’ordre du monde ; codifications de l’aspect et de la vêture ; nudité rituelle ; métamorphoses ; réflexions sur la forme et l’énergie qui l’anime…
Ainsi se dessine un monde de représentations agissantes, conservées dans l’art poétique, dont les idéaux esthétiques, loin d’être gratuits ou aléatoires, reposaient sur une perception et une analyse spécifiques. On éclaire ainsi un pan méconnu de la culture européenne.
gratuit, inscriptions sur le Groupe Île-de-France de Mythologie Française